Plan cyclable: un problème de méthode

En résumé

Le Conseil d’Etat a annoncé un ambitieux plan de mobilité lors de son dernier point de presse. Des dizaines de millions de francs seront investis dans les pistes cyclables et la bascule de la flotte TPG à l’électrique.

Les milieux économiques sont bien évidemment concernés par ces projets, particulièrement le premier. Tout le monde a encore en mémoire la soudaine transformation nocturne de la voirie genevoise, que ses utilisateurs ont retrouvé un matin de 2020 totalement réaménagée. Aucune consultation préalable n’avait eu lieu et les milieux professionnels se sont retrouvés du jour au lendemain à devoir composer avec des nouveaux itinéraires, qui ont sensiblement rallongés les temps de parcours et impacté la marche de leurs affaires. Des échanges ont eu lieu pour tenter de faire entendre leur voix, échanges qui ont permis d’améliorer partiellement la situation, dans certains cas.

Le propos ici n’est pas de rejeter les aménagements cyclables. Que l’on donne un peu plus de place à cette mobilité, et surtout que l’on sécurise les voies cyclistes ne pose pas problème. Les associations économiques, réunies sous la bannière du Groupement transports et économie, avaient d’ailleurs largement contribué au débat en proposant un plan cyclable ambitieux, plus cohérent que les mesures à la sauvette prises par le Conseil d’Etat. Ce plan lui avait été présenté et avait suscité un intérêt marqué de la part des autorités, qui avaient alors assuré d’un dialogue à ce sujet. Mais en lieu et place de ce dialogue, le GTE a eu la surprise de retrouver son étude présentée par un média, sans qu’il ait décidé d’une telle publicité. Aujourd’hui, le gouvernement propose son propre programme, sans que les milieux professionnels n’aient été consultés. Ces derniers analyseront avec attention la proposition dès sa publication, et demanderont à être entendus par la commission du Grand Conseil. Mais on peut d’ores et déjà regretter le peu d’intérêt témoigné par le Conseil d’Etat à ceux pour qui les conditions de circulation permettent de faire tourner leur entreprise, et donc offrir des emplois et contribuer au financement des prestations de l’Etat.