Statistiques genevoises

Chiffres clé de l'économie (basés sur les statistiques de l'OFS et de l'OCSTAT)

Marché du travail

1. Emplois et personnes actives

Nombre d’emplois et évolution en Suisse et à Genève

Selon la STATEM, au 1er trimestre 2024, les entreprises en Suisse (sans l'agriculture) comptent 5,484 millions d'emplois (5,506 millions en valeurs désaisonnalisées). Le volume de l'emploi se chiffrait au total à 4,267 millions d'équivalents plein temps.
Le canton de Genève compte 405'551 emplois en 2021, soit 341'694 équivalents plein temps.
Les emplois genevois se répartissent ainsi :

Nombre de personnes actives en Suisse et à Genève

A fin 2022, la population résidante active de 15 ans ou plus dans le canton de Genève compte 238 100 personnes (hors fonctionnaires internationaux).
Les emplois proposés sont ainsi nettement plus nombreux que la population résidante active. Un recours à la main-d’œuvre extra-cantonale est donc indispensable.
 
Emplois    405'551
Population résidante active       238’100

Emploi des seniors

En 2020, on dénombrait en Suisse 1,654 million de personnes actives de 50 ans ou plus. Celles-ci constituaient un tiers (33,5%) de la population active. Cette part devrait encore légèrement progresser ces prochaines années pour atteindre un pic en 2050.

81,4% des personnes de 50 à 64 ans participaient en 2020 au marché du travail, en hausse de 10,5 points de pourcentage par rapport à 1991 (70,9%). Cette évolution est due à la hausse marquée du taux d’activité des femmes au cours des trois dernières décennies (1991 :53,4% ; 2000 : 60,4% ; 2020 : 75,6%). 

Une fois passé l’âge ordinaire de la retraite, plus d’une personne sur six (17,8%) de 65 à 74 ans était encore active professionnellement en 2020.
La Suisse a le 3e taux d’activité le plus élevé des pays de l’Union européenne (UE) et de l’AELE (après l’Islande et la Suède). Selon le sexe, dans l’UE, le taux d’activité des 50 à 64 ans a progressé bien plus fortement parmi les femmes que parmi les hommes. Deux pays (l’Estonie et la Finlande) ont même un taux d’activité des femmes de 50 à 64 ans supérieur à celui des hommes.

2. Chômage et places vacantes

 Evolution du nombre de places vacantes

Plus de 114'000 places vacantes sont comptabilisées au 1er trimestre 2024, dont près de 15'600 dans la région lémanique. Il y a dix ans, la Suisse comptait 61'800 places vacantes (1er trimestre 2014).
Source: communiqué de presse de l’OFS (24.05.2024), le baromètre de l’emploi au 1er trimestre 2024. La forte croissance de l’emploi se poursuit au 1er trimestre 2024. 

Lien vers le tableau sur les places vacantes selon certaines divisions économiques et par grande région (indice, nombre et taux de places vacantes).

Taux de chômage SECO en Suisse et à Genève

En moyenne annuelle, le taux de chômage s'établit à 3,8 % en 2023 dans le canton de Genève. La parenthèse de la période Covid-19, marquée par un taux de chômage élevé (4,9 % en 2020 et 5,0 % en 2021), s’est totalement refermée. A l'échelon suisse, le taux se fixe à 2,0 % en 2023. Il s’agit du taux de chômage le plus bas enregistré depuis plus de vingt ans.

Il s’agit du taux de chômage SECO qui tient compte des chômeurs inscrits auprès d’un ORP. Ce taux est publié mensuellement. Il est différent du taux de chômage BIT qui considère comme chômeur toute personne sans emploi, activement à la recherche d’un emploi et immédiatement disponible et qui est calculé trimestriellement, sur la base d’un échantillon.

Taux de chômage des seniors

Le taux de chômage (SECO) des 50-64 ans est quasiment toujours resté inférieur à celui des 25-49 ans depuis le début des années 1990 (sauf 1998 et 1999). En 2023, le taux de chômage moyen a été de 2,2% parmi les personnes âgées de 25 à 49 ans et de 1,9% pour la catégorie 50-64 ans. L’écart se creuse en début des crises et se resserre par la suite, lorsque le chômage a tendance à diminuer.

Taux de chômage selon le SECO par tranche d’âge, 1993-2023

Source : SECO (2024)
En revanche, en 2023, le chômage de longue durée (supérieur à 1 an) concerne davantage les 50 ans et plus (22,5% contre 8,3% pour les moins de 50 ans).
Source : SECO 2024

3. Coûts du travail

Coûts du travail en Suisse

Les coûts de la main-d’œuvre correspondent aux charges supportées par les entreprises pour l'emploi du personnel salarié.

Constitués des salaires et traitements (79,7%), des cotisations sociales à la charge des employeurs (17,4%) et d’autres frais liés notamment à la formation professionnelle et au recrutement (2,9%), les coûts de la main-d’œuvre se sont élevés à 63,62 francs en moyenne par heure travaillée pour l’ensemble de l’économie (2020). Les coûts changent d’une branche à une autre et sont dépendants de la taille des entreprises.

Coûts du travail en comparaison internationale

Le coût de la main-d’œuvre peut fortement varier d’un pays à un autre. Selon les résultats de l’enquête structurelle de 2020, les coûts moyens de la main-d’œuvre en Suisse se sont élevés à 59,95 euros par heure travaillée dans les entreprises de 10 salariés ou plus. Par comparaison, ces coûts sont de 38,80 euros en France et 36,84 euros en Allemagne. La moyenne de l’UE-27 est de 28,39 euros, bien en-dessous du chiffre suisse. Au sein de l’UE-15, le coût du travail est le plus faible en Grèce (13,76 euros) et le plus élevé au Luxembourg (47,28 euros).

Charges employeur à Genève

Les charges sociales sont un ensemble de cotisations supportées par les employeurs et les salariés, versées par ces derniers, et calculées sur la masse des salaires bruts. Le calcul des charges sociales pour l’employeur peut s’effectuer directement sur le site de la FER Genève.

4. Revenus et salaires

Niveau des salaires en Suisse et à Genève

En 2022, en Suisse, pour l’ensemble de l’économie (secteurs privé et public ensemble), le salaire mensuel brut médian s’élevait à 6’788 francs bruts pour un poste à plein temps.  Il y a des différences importantes selon le secteur considéré.  
Source : OFS – Enquête sur la structure des salaires
En 2022, à Genève, pour l’ensemble de l’économie, le salaire mensuel brut médian était de 7'609 francs. Dans le secteur privé, le salaire mensuel brut médian s’élevait à 7’125 francs et à 8’756 francs dans le secteur public, soit 23,0 % de plus dans le secteur public.
Source : OCSTAT – Enquête sur la structure des salaires

Evolution des salaires en Suisse

En Suisse, entre 2008 et 2022, l’écart global entre les salaires les plus élevés et ceux les plus bas est resté relativement stable au sein de l’économie dans son ensemble. Durant cette même période, les 10% des personnes les mieux payées ont vu leur rémunération augmenter de 13,5%. Les salariés appartenant à la « classe moyenne » ont connu une augmentation salariale de 11,5% alors que la hausse des salaires pour les 10% des personnes les moins bien payées s’est montée à 14,3%.

Source: communiqué de presse de l’OFS (19.03.2024). En 2022, le salaire médian s’est élevé à 6'788 francs.

Salaires en comparaison internationale

Si l’on considère les pays voisins, les salaires annuels payés en Suisse, exprimés en euros, sont 71% plus élevés qu’en Autriche, 77% plus élevés que ceux versés en Allemagne, 109% plus élevés qu’en France et 128% plus élevés qu’en Italie. Si l’on se base sur du SPA (standard du pouvoir d’achat), le salaire brut moyen suisse reste supérieur de 23% comparativement à l'Autriche, 21% à l'Allemagne, 52% à la France et 51% à l'Italie.

Source: OFS (2023). Indicateurs du marché du travail 2023. Actualités OFS.

Les données de l’OCDE permettent de faire des comparaisons des salaires annuels moyens (exprimés en dollars) dans différents pays. La Suisse se trouve en quatrième position des pays de l’OCDE avec le salaire annuel moyen le plus élevé, derrière les Etats-Unis, le Luxembourg et l’Islande.

Egalité salariale

En 2022, en Suisse, le salaire mensuel médian des femmes dans l'économie totale se montait à 6’397 francs et celui des hommes à 7’066 francs. La différence salariale ne cesse de diminuer.
Selon l'Office fédéral de la statistique, des différences d’ordre structurel tels que le niveau de formation, le nombre d’années de service ou encore la fonction hiérarchique exercée dans l’entreprise expliquent en partie ces disparités salariales. Il est constaté par ailleurs que le différentiel salarial entre les femmes et les hommes est d’autant plus marqué que la fonction de cadre est élevée. En revanche, 45,3% de l’écart salarial reste inexpliqué (Source : communiqué de presse de l’OFS du (22.11.2022). En 2020, l’écart salarial global entre les sexes a diminué).

L’écart salarial expliqué détermine quantitativement l’écart salarial entre femmes et hommes qui découle de différences retenues dans l’enquête, telles que le métier, la branche, la formation, le statut professionnel, etc.

L’écart salarial inexpliqué définit les différences qui subsistent après que l’on ait comparés les revenus des femmes et hommes qui présentent en moyenne les mêmes facteurs explicatifs observés, tels la formation, le métier, la branche, etc. Cet écart salarial est aussi appelé différence salariale résiduelle ou différence salariale ajustée.

D’autres sources arrivent à des écarts plus faibles. Selon une enquête de l’Université de Saint-Gall, 97% des entreprises étudiées respectent la loi fédérale sur l’égalité (LEg) en affichant de bons résultats. Cela signifie que soit les entreprises tombent sous le seuil de tolérance de 5% de différence salariale inexpliquée, soit elles ne présentent pas de différence salariale inexpliquée démontrable entre hommes et femmes (source: Universität St-Gallen (2021). Ein Jahr Lohnanalyse – wie weiter ?).

Plus récemment (2023), l’Union patronale suisse a mandaté l’Université de Saint-Gall pour une étude sur les inégalités salariales. Les auteurs de la recherche ont passé en revue les analyses menées auprès de 461 entreprises qui utilisent l’instrument de l’égalité salariale de la Confédération (méthode Logib). Au total, 99,3% indiquent respecter le seuil de tolérance de 5,0%. Seules trois entreprises (0,7%) présentaient un écart salarial supérieur à 5%. Cette enquête montre que les directives fédérales sont respectées, tant au niveau des branches qu'au plan régional. 

Pour en savoir plus sur cette étude : University of St.Gallen, Collection de données : résultats des analyses d’égalité salariale dans les entreprises suisses.

Finances publiques et fiscalité

5. Poids des impôts

Exploitation du potentiel fiscal

En moyenne suisse, le potentiel de ressources est grevé de redevances fiscales cantonales ou communales à hauteur de 24,3 %. Avec un taux de 33,7 %, le canton de Genève se situe en tête du classement.

Cet indice représente le rapport entre les recettes fiscales effectives des cantons et communes et le potentiel de ressources, qui reflète le potentiel fiscalement exploitable, en d'autres termes, le substrat fiscal du canton. Ce rapport exprime la charge fiscale globale d'un canton donné.

Source : AFF – Indice 2023 de l’exploitation du potentiel fiscal.

Pyramide fiscale : qui paie combien ? – situation à Genève pour les personnes physiques

Le poids de l’impôt est porté essentiellement par une minorité de personnes physiques.

Source : Impôts des personnes physiques: qui paye combien? (ge.ch)

Pyramide fiscale : qui paie combien ? – situation à Genève pour les personnes morales

À Genève, l’effort en matière d'impôts cantonaux est porté par un très petit nombre de personnes morales.

6. Dépenses publiques et endettement

Dépenses par habitant

En 2018, les dépenses cumulées du canton et des communes genevoises se montent à 24 003 francs par habitant. Seul le canton de Bâle-Ville enregistre des dépenses par habitant plus importantes (25 790 francs). Pour l'ensemble des cantons, les dépenses cumulées des cantons et communes s'établit à 14 789 francs par habitant.
Les dépenses par habitant du canton et des communes genevoises sont ainsi de 62 % supérieures à celles de la moyenne suisse.

Dette par habitant

Source : Etude fiscale de la CCIG, 2022
Genève se distingue par un montant de la dette et une dette brute par habitant particulièrement élevés en comparaison intercantonale.

Commerce extérieur

Quote-part du commerce extérieur (2019)

La performance d’une économie comme celle de la Suisse, qui dispose de peu de ressources naturelles et d’un marché intérieur restreint, est totalement tributaire des marchés étrangers.
La quote-part du commerce extérieur de la Suisse – c’est-à-dire la part des exportations et des importations totales de biens et de services au produit intérieur brut (PIB) - est deux fois plus élevée que la moyenne de l’OCDE.

Commerce extérieur selon les régions économiques

L’Union européenne est le principal partenaire économique et commercial de la Suisse. Avec le Royaume-Uni, elle représente environ 60% du volume du commerce extérieur de la Suisse. A titre de comparaison, le commerce avec la Chine atteint 5%.
Source : DEFR (novembre 2021) - Stratégie de la politique économique extérieure

Exportations suisses par type de produits, 2023

Les produits chimiques et pharmaceutiques représentent la plus grande part des exportations suisses, devant les machines/électronique et l’horlogerie.
Source : OFS, Commerce extérieur + OFDF, Marchandises.

Impact des entreprises

Entreprises et emplois au niveau suisse

En Suisse, l’économie privée est composée à plus de 99% de PME, c’est-à-dire des entreprises marchandes avec moins de 250 emplois. Les grandes entreprises représentent près de 0,3% du total et fournissent 33% des emplois.
Si l’on considère la période 2011–2021, il est intéressant d’observer que la hausse du nombre d’emplois est plus importante pour les PME que pour les grandes entreprises. Toutefois, cette progression du nombre de places de travail dans les PME se limite principalement au secteur tertiaire contrairement aux grandes entreprises. Ces dernières comptabilisent davantage d’emplois dans tous les trois secteurs économiques. Ceci entraine une tertiarisation de l’économie, globalement plus marquée au sein des PME.

Entreprises et emplois au niveau genevois

La situation est similaire à Genève. Les grandes entreprises, qui représentent 1% du tissu économique, assurent 35,5 % des emplois.

Pour vous

Catherine Lance pasquier
Directrice adjointe Politique générale
Téléphone : 058 715 34 14