Marché du travail

Les enjeux

Après une baisse historique du taux de chômage, qui a atteint son niveau le plus bas depuis 20 ans, les perspectives 2024 sont légèrement plus sombres. Néanmoins, le taux devrait rester contenu en dessous de 2,5% en moyenne nationale. Le franc fort, la situation internationale, l’accès au marché européen, tributaire de la qualité des relations avec l’Union européenne, ou encore l’adéquation entre les besoins de l’économie et l’offre de main-d’œuvre disponible: autant d’éléments qui peuvent influer sur le marché de l’emploi.
Notre économie fait preuve d’une résilience remarquable. En témoigne la reprise rapide après la crise pandémique, qui a pourtant mis certains secteurs à terre. La situation internationale ou l’inflation ne semblent pour le moment pas avoir un impact majeur sur le fonctionnement de l’économie suisse. Si la conjoncture paraît bonne, c’est du côté structurel que les problèmes pourraient venir.
En effet, le nombre de places de travail vacantes atteint des records en Suisse, frôlant les 125'000 au deuxième trimestre 2023, avec une pression particulièrement forte dans le secteur secondaire. Une tendance qui devrait s’accentuer avec le départ à la retraite des baby-boomers, d’ici à la fin de la décennie. On s’attend alors à une pénurie de plus de 420'000 personnes à l’horizon 2030. Cette situation très florissante sur le marché de l’emploi ne permet toutefois fois pas de diminuer le taux de chômage. La raison: l’inadéquation entre le besoin des entreprises et l’offre de personnel sur le marché du travail. Dans certains secteurs, on annonce en même temps un fort besoin en main-d’œuvre et un nombre élevé de personnes sans emploi. Dans ce contexte, il convient de mieux accompagner les personnes au chômage pour leur permettre de compléter les compétences qui leur font défaut. Cela concerne également les personnes en emploi, qui peuvent voir leurs connaissances frappées d’obsolescence. Il s’agit  en parallèle d’accompagner certains secteurs, dont l’attractivité est moindre. Niveau des salaires, impossibilité de télétravailler ou d’augmenter la productivité, difficulté des tâches sont autant d’éléments qui freinent le recrutement dans certaines branches, qui assument pourtant des tâches centrales pour le bien-vivre ensemble (commerces, restauration, construction ou encore soins à la personne). Des solutions doivent être trouvées entre partenaires sociaux et avec les autorités, pour permettre aux entreprises actives dans ces domaines de pouvoir continuer à offrir des prestations indispensables à la population, à des conditions concurrentielles et accessibles.
La politique d’ouverture de la Suisse, et  notamment la qualité de ses relations avec l’Union européenne, est également déterminante pour relever le défi de la pénurie de main-d’œuvre. Le marché du travail suisse est dynamique, et même avec un taux de chômage nul, la main-d’œuvre locale ne suffirait pas à occuper l’ensemble des emplois créés par les entreprises. Le recours à la main-d’œuvre frontalière est donc essentiel, en Suisse et en particulier à Genève.

Les priorités de la FER Genève

  • Mieux valoriser les mesures du marché du travail, pour permettre aux personnes au chômage d’augmenter leur employabilité.

  • Travailler avec les partenaires sociaux et les autorités pour identifier les éléments qui permettraient d’augmenter l’employabilité de la main-d‘œuvre locale ainsi que de lever les freins à l’attractivité de certains secteurs, qui ne peuvent offrir les mêmes conditions de travail que d’autres (par exemple le télétravail).

  • Adapter la législation pour rendre les possibilités de mise à jour des compétences accessibles également à des personnes en emploi.

  • Augmenter encore le taux d’intégration sur le marché de l’emploi, en étudiant les moyens de rendre le temps plein plus attractif auprès de certains publics.

  • Maintenir notre tradition d’ouverutre.

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